EPIMAD s’intéresse également de près à un groupe de malades dont la maladie de Crohn ou la rectocolite a été diagnostiquée tardivement (après 60 ans). Est-ce la même forme de maladie que lorsqu’elle est diagnostiquée chez les personnes jeunes ?
- Les MICI après 60 ans…
Une étude en population générale menée par le registre EPIMAD entre 1988 et 2006 a permis de mieux connaitre l’histoire naturelle de ces maladies. Cette tranche d’âge représente 12% de la totalité des cas de RCH et 6% des cas de Maladies de Crohn (MC) diagnostiqués durant cette période avec un âge médian au diagnostic de 69 ans pour la RCH et 70 pour la MC. Le délai diagnostic médian est identique à celui observé dans le reste de la population. Dans cette étude, la durée médiane de suivi était de 6 ans.
Pour la RCH, la localisation initiale de la maladie était dans 29% des cas limitée au rectum (stade E1), dans 45% des cas elle ne dépassait pas l’angle gauche (E2) et dans 26% elle atteignait la totalité du colon (E3). La topographie des lésions évoluait très peu dans le temps chez ces malades ; en effet, 85% des stades E1 et E2 restaient à l’identique. Après 10 ans d’évolution, 40% des malades ont suivi un traitement par corticothérapie, 16% par immunosuppresseurs, 2% par biothérapie et 8% des malades ont bénéficié d’un traitement chirurgical (colectomie). Une analyse plus fine montrait que la prise d’un traitement par corticoïdes dans le premier mois suivant le diagnostic augmentait significativement ce risque de chirurgie.
Pour la MC, l’atteinte colique était la plus fréquentes (90% des cas) avec une plus grande fréquence de fistule anale. De manière encore plus marquée que pour la RCH, on observait une absence d’extension des lésions dans le temps (chez 95% des malades). 8% des malades présentaient des lésions anopérinéales au moment du diagnostic pour atteindre 17% à la fin du suivi. Après 10 ans d’évolution, la moitié des malades avaient reçu des corticoïdes, 27% des immunosuppresseurs, 9% des biothérapie et 1/3 ont subi une résection intestinale.
En conclusion, contrairement au reste de la population, les sujets âgés sont plus atteind de RCH ; l’atteinte est plutôt colique et peu évolutive dans le temps.
Références
Charpentier C, Salleron J, Savoye G, Fumery M, Merle V, Laberenne JE, Vasseur F, Dupas JL, Cortot A, Dauchet L, Peyrin-Biroulet L, Lerebours E, Colombel JF, Gower-Rousseau C. Natural history of elderly-onset inflammatory bowel disease: a population-based cohort study. Gut. 2014 Mar;63(3):423-32.
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