Les données suivantes, notamment le calcul des incidences ne sont effectuées qu’à partir des MICI certaines et probables.
La Maladie de Crohn (MC)
Dans le Registre EPIMAD son incidence actuelle est de 6,7/105. Son incidence a augmenté dans le Nord Ouest de la France entre 1988 et 2007 (+22%) dans les 2 sexes comme le montre la courbe ci-dessous. L’incidence a fortement augmenté entre 1988 et 2000 (+27%) et s’est stabilisée
Variation de l’incidence de la MC entre 1988 et 2007 dans le Nord-Ouest de la France
La MC a augmenté dans notre région depuis la création du Registre chez les adolescents et jeunes adultes, comme le montre le schéma ci-dessous. Ces données confirment que les facteurs de risque environnementaux sont toujours présents et actifs dans l’aire géographique étudiée nous autorisant à mettre en place des études spécifiques sur les facteurs de risques et notamment des études géographiques incluant des études de corrélation écologique.
Augmentation de l’incidence de la MC entre 1988 et 2007 chez les 0-19 ans
Elle touche préférentiellement les femmes avec une incidence de 20 nouveaux cas/105 femmes pour la tranche d’âge 20-29 ans.
Maladie de Crohn : Incidence selon le sexe et l’âge
La répartition de la localisation digestive de la MC au diagnostic répond aux critères de Montréal et se répartit en L1 (atteinte uniquement de l’intestin grêle), L2 (atteinte uniquement du colon) et L3 (atteinte mixte grêlo-colique). Cette répartition ne peut être calculée que chez les patients ayant bénéficié au diagnostic de l’exploration complète grêlo-colique. La fréquence initiale des lésions ano-périnéales est également donnée car correspond à un facteur d’évolution péjorative. Dans le Registre, 74% des patients ayant une MC certaine ou probable ont eu une exploration complète du tractus digestif permettant la classification suivante : 22% pour L1, 9% pour L2 et 69% pour L3. Quatre pour cent des patients présentaient des lésions fistulisantes et/ou abcédées anales au moment du diagnostic.
La rectocolite hémorragique (RCH)
Dans le Registre EPIMAD son incidence actuelle est de 3,5/105. Son incidence stable voire même a diminué dans notre région depuis 1988 et ce dans les 2 sexes comme le montre la courbe ci-dessous. L’incidence de la RCH est passée de 4,3/105 à 3,7 et respectivement de 5,1 à 3,9 chez l’homme et de 3,7 à 3,4
La fréquence de la RCH se répartit différemment chez l’homme et la femme selon l’âge ; la RCH est plus fréquente chez l’homme d’âge mur, son incidence étant chez l’homme en plateau entre 30 et 50 ans
La répartition de la localisation digestive de la RCH au diagnostic répond également aux critères de Montréal et se répartit en E1 (atteinte uniquement du rectum), E2 (atteinte dépassant la charnière recto-sigmoïdienne mais ne franchissant pas l’angle splénique) et E3 (atteinte étendue du colon dépassant l’angle splénique). Cette répartition ne peut être calculée que chez les patients ayant bénéficié au diagnostic de l’exploration complète du colon. Dans le Registre EPIMAD, 99% des patients ayant une RCH certaine ou probable ont eu une exploration complète du colon permettant la classification suivante : 31% E1, 44% E2 et 25% de E3.